Décryptage de la capitalisation boursière : qu’est-ce que c’est ? comment cela fonctionne-t-il ? quels sont les différents types ?

Qu’est-ce qu’une capitalisation boursière et comment fonctionne-t-elle ?

Les capitalisations boursières, souvent désignées simplement par « capitalisations », représentent la valeur totale d’une entreprise sur le marché boursier. Cette valeur est obtenue en multipliant le nombre total d’actions émises par le cours actuel de l’action. Cette mesure est cruciale pour les investisseurs, les analystes financiers et même les entreprises elles-mêmes, car elle reflète la perception globale du marché quant à la santé et à la performance d’une société.

Pour faire plus simple, il s’agit du résultat d’un calcul simple : il suffit de multiplier le nombre d’actions au capital d’une société cotée par son cours de bourse, c’est-à-dire le cours de son action. Par exemple, si une entreprise à 100 millions d’actions et que son cours s’élève à 10 €, sa capitalisation boursière est alors de 1 milliard d’euros. Simple non !

La capitalisation boursière varie suivant l’offre et la demande sur le marché. Ainsi, plus les investisseurs sont intéressés par une société, plus ils sont prêts à payer cher pour acquérir ses actions, et plus sa capitalisation boursière augmente. À l’inverse, si les investisseurs se détournent d’une société, son cours baisse et sa capitalisation boursière diminue.

Ce paramètre reflète donc la valeur que le marché attribue à une société à un instant donné. Elle n’est pas forcément égale à la valeur réelle de l’entreprise cotée, qui dépend de ses actifs, de ses dettes, de ses perspectives de croissance, etc. sinon, il existe d’autres méthodes d’évaluation des entreprises, comme la valeur comptable, la valeur d’entreprise ou la valeur intrinsèque.

Quels sont les différents types de capitalisation boursière ?

Les marchés boursiers, véritable théâtre financier mondial, sont peuplés d’une multitude d’entreprises, chacune ayant sa propre dynamique, son niveau de risque et son potentiel de croissance. Ainsi, comme nous l’avons vu précédemment, afin de mieux appréhender cette diversité, les investisseurs se tournent souvent vers un indicateur clé : la capitalisation boursière.

Au sein de ce paysage plus ou moins complexe, les entreprises cotées en bourse sont soigneusement regroupées en différentes catégories, chacune définissant une tranche spécifique de capitalisation boursière. On retrouve principalement 3 grandes catégories : les large caps, les mid caps et les small caps.

Large caps ou grandes capitalisations

Les grandes capitalisations, souvent désignées sous le terme « large caps », regroupent les sociétés dont la capitalisation boursière excède les 10 milliards d’euros. Ces entreprises sont généralement des leaders mondiaux dans leur secteur d’activité, bénéficiant d’une reconnaissance mondiale, d’une rentabilité établie, et d’une stabilité financière avérée. Considérées comme moins risquées, elles sont souvent préférées par les investisseurs cherchant une valeur refuge. Cependant, leur potentiel de croissance est habituellement plus modéré. Des exemples notables de grandes capitalisations incluent des géants tels que LVMH, Apple et Microsoft.

Mid caps ou moyennes capitalisations

Les moyennes capitalisations, également appelées « mid caps », correspondent aux entreprises dont la capitalisation boursière se situe entre 2 et 10 milliards d’euros. Souvent en phase de développement, ces sociétés recherchent habituellement la diversification ou la consolidation de leur position sur le marché. Présentant un profil intermédiaire entre les grandes et les petites capitalisations, elles offrent un équilibre entre risque et rendement. Exemples de sociétés en moyennes capitalisations : Ubisoft, Air France-KLM et Hermès.

Small caps ou petites capitalisations

Les petites capitalisations, ou « small caps », englobent les sociétés dont la capitalisation boursière est inférieure à 2 milliards d’euros. Souvent caractérisées par leur aspect innovant et leur spécialisation dans des créneaux spécifiques, ces entreprises affichent un potentiel de croissance significatif. Toutefois, elles sont par ailleurs plus exposées aux fluctuations du marché, aux variations de cours et aux défis financiers. Considérées comme plus risquées, les petites capitalisations offrent néanmoins des opportunités de gains plus élevées. Parmi les exemples notables, citons Albioma, Coface et Eramet.

Tableau récapitulatif des caractéristiques

Catégorie	Valeur en bourse	Principales caractéristiques	Exemples notables
Grandes capitalisations	> 10 milliards d’euros	Notoriété mondiale, rentabilité élevée, stabilité financière	LVMH, Apple, Microsoft
Moyennes capitalisations	Entre 2 et 10 milliards d’euros	Phase de développement, risque et rendement modérés	Ubisoft, Air France-KLM, Hermès
Petites capitalisations	< 2 milliards d’euros	Innovantes, forte croissance, plus exposées aux risques	Albioma, Coface, Eramet

En plus de ces 3 catégories principales, il existe d’autres segments de capitalisations, qui sont moins connues, mais méritent d’être mis au grand jour. Il s’agit des micro-capitalisations, des méga-capitalisations et des capitalisations décentralisées :

• Les micro-capitalisations englobent les entreprises dont la capitalisation boursière est très réduite, généralement inférieure à 300 millions de dollars. Ces entreprises sont souvent considérées comme particulièrement spéculatives et peuvent être sujettes à une volatilité importante. Les investisseurs qui s’intéressent aux micro-capitalisations cherchent généralement des opportunités de croissance explosive, mais cela s’accompagne d’un risque substantiel.
• En opposition aux grandes capitalisations, les méga-capitalisations regroupent les entreprises dont la valeur de marché dépasse les 200 milliards de dollars. Ces entreprises sont parmi les plus grandes du monde et peuvent souvent influencer de manière significative les indices boursiers mondiaux. Des exemples de méga-capitalisations incluent des géants technologiques tels qu’Amazon, Google (Alphabet), et Tesla.
• Avec l’émergence des technologies blockchain et des contrats intelligents, certaines classifications se concentrent sur les capitalisations des projets de finance décentralisée (DeFi). Ces projets, souvent basés sur la blockchain Ethereum, cherchent à créer des systèmes financiers autonomes et décentralisés. Les capitalisations DeFi peuvent varier considérablement en fonction de la popularité et de l’adoption de chaque projet.

Analyse approfondie des capitalisations boursières

La capitalisation boursière n’est pas un indicateur figé. En effet, celle-ci évolue en permanence au gré des fluctuations du marché, notamment portée par le cours de l’action — on peut faire facilement l’analogie avec. Ainsi, toutes les capitalisations boursières sont susceptibles d’être influencées par de nombreux facteurs, tant internes qu’externes aux entreprises.

En premier lieu, il y a les résultats financiers. Si une société publie des chiffres supérieurs aux attentes du marché, son cours augmente et sa capitalisation boursière s’améliore. À l’inverse, si une société déçoit les investisseurs, son cours chute et sa capitalisation boursière se dégrade.

Ensuite, on a les opérations financières. Si une entreprise cotée réalise une augmentation de capital, une fusion, une acquisition ou une cession, son nombre d’actions au capital ou son cours peuvent changer, et donc sa capitalisation boursière. Par exemple, si la société Alpha rachète une autre société Beta, celle-ci peut augmenter sa capitalisation boursière en créant des synergies ou en accroissant son chiffre d’affaires.

Après, il y a les évènements exceptionnels. Ainsi, si une entreprise est confrontée à une crise sanitaire, environnementale, sociale ou juridique, son cours peut être affecté à la hausse ou à la baisse, et donc sa capitalisation boursière. Prenons l’exemple de la société Gamma victime d’un scandale, d’une cyberattaque ou d’un boycott, elle peut perdre de la valeur aux yeux du marché. Cependant, les mastodontes des différents secteurs sont moins touchés par les évènements exceptionnels que les entreprises ayant une moyenne capitalisation ou une petite capitalisation.

Il ne faut pas non plus oublier un paramètre important qui fait office de grande variable : « les tendances du marché ». Bien qu’il soit possible de les anticiper, ce n’est pas toujours évident. Mais généralement, si une entreprise évolue dans un secteur porteur ou en déclin, son cours suit généralement la tendance du marché, et donc sa capitalisation boursière.

Ce que l’on peut dire, c’est que la capitalisation boursière ne représente pas un critère suffisant pour juger de la qualité d’une société ou de son potentiel de rentabilité. Il faut aussi analyser ses fondamentaux (activité, stratégie, rentabilité, endettement, etc.), son environnement concurrentiel, ses perspectives de croissance et les risques auxquels elle est exposée.

Quelles sont les plus grandes capitalisations boursières ? Top 10 de 2024

Voici un top 10 des plus grandes capitalisations boursières au monde — à noter que le classement est dominé par les entreprises technologiques, qui plus est américaines, et cela dure depuis plusieurs années déjà.

1. Apple : 3,3 billions de dollars

Fondée en 1976 par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne, Apple est devenue l’une des marques les plus puissantes et les plus innovantes au monde. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 435 milliards de dollars.

2. Amazon : 3,2 billions de dollars

Fondée en 1994 par Jeff Bezos, Amazon est devenue l’une des entreprises les plus diversifiées et les plus rentables au monde. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 566 milliards de dollars.

3. Microsoft : 2,9 billions de dollars

Fondée en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, Microsoft est l’une des entreprises les plus anciennes et les plus influentes du secteur technologique. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 212 milliards de dollars.

4. Saudi Aramco : 2,2 billions de dollars

Fondée en 1933 par un accord entre le gouvernement saoudien et la Standard Oil Company of California (aujourd’hui Chevron), Saudi Aramco est l’une des entreprises les plus riches et les plus secrètes au monde. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 329 milliards de dollars.

5. Alphabet : 1,7 billion de dollars

Fondée en 2015 par Larry Page et Sergey Brin, les fondateurs de Google, Alphabet est l’une des entreprises les plus ambitieuses et les plus visionnaires au monde. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 243 milliards de dollars.

6. Berkshire Hathaway : 790 milliards de dollars

Dirigée par le célèbre investisseur Warren Buffett, Berkshire Hathaway est l’une des entreprises les plus respectées et les plus performantes au monde. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 296 milliards de dollars.

7. Tesla : 788 milliards de dollars

Fondée en 2003 par Elon Musk et d’autres entrepreneurs, Tesla est l’une des entreprises les plus disruptives et les plus admirées au monde. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 55 milliards de dollars.

8. Meta: 770 milliards de dollars

Fondée en 2004 par Mark Zuckerberg et d’autres étudiants de Harvard sous le nom de Facebook, Meta a changé de nom en 2021 pour refléter sa vision d’un métaverse, un espace virtuel partagé où les gens peuvent se connecter et interagir. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 119 milliards de dollars.

9. Eli Lilly : 535 milliards de dollars

Fondée en 1876 par le pharmacien Eli Lilly, Eli Lilly est l’une des entreprises les plus anciennes et les plus prestigieuses du secteur pharmaceutique. En 2023, son chiffre d’affaires s’élevait à 36 milliards de dollars.

10. Tencent: 530 milliards de dollars

Fondée en 1998 par Ma Huateng et d’autres ingénieurs informatiques sous le nom de Tencent Holdings Limited, Tencent est l’une des entreprises les plus puissantes et les plus diversifiées du secteur numérique. En 2024, son chiffre d’affaires s’élevait à 88 milliards de dollars.