Lorsqu’on se pose la question comment fonctionne la bourse, il est important de connaître les différents secteurs qui composent le marché. En effet, chaque secteur regroupe des entreprises qui partagent des caractéristiques communes, comme leur activité, leur taille, leur rentabilité, leur croissance, leur risque, etc. Ces secteurs sont souvent utilisés par les analystes financiers pour comparer les performances des entreprises entre elles, mais aussi pour évaluer les tendances économiques et les opportunités d’investissement. Mais comment identifier et analyser les secteurs boursiers ? Quels sont les critères à prendre en compte ? Quels sont les avantages et les inconvénients de cette approche ? Voici quelques éléments de réponse.
Comment identifier les secteurs boursiers ?
Les secteurs boursiers sont des catégories qui regroupent les entreprises cotées selon leur domaine d’activité. Ils permettent aux investisseurs de comparer les performances des entreprises d’un même secteur et d’identifier les tendances du marché. Il existe plusieurs méthodes pour classer les entreprises en secteurs boursiers. L’une des plus utilisées est la classification sectorielle du MSCI (Morgan Stanley Capital International), qui divise le marché en 11 grands secteurs, eux-mêmes subdivisés en 24 groupes d’industries et 69 industries. Par exemple, le secteur de la santé comprend le groupe d’industries des équipements et services de santé, qui lui-même comprend l’industrie des biotechnologies, l’industrie des produits pharmaceutiques, l’industrie des services de santé, etc. Cette classification permet de comparer facilement les entreprises d’un même secteur ou d’un même groupe d’industries, mais aussi de mesurer l’évolution du poids de chaque secteur dans la capitalisation boursière totale.
Une autre méthode est la classification sectorielle du GICS (Global Industry Classification Standard), qui est similaire à celle de MSCI, mais qui utilise 11 secteurs, 24 groupes d’industries, 68 industries et 157 sous-industries. Par exemple, le secteur de la consommation discrétionnaire comprend le groupe d’industries des biens durables et de l’habillement, qui lui-même comprend l’industrie des automobiles, l’industrie des pièces automobiles, l’industrie du textile et de l’habillement, etc. Cette classification permet d’affiner davantage l’analyse sectorielle en tenant compte des spécificités de chaque sous-industrie.
Les classifications du MSCI et du GICS divisent toutes les deux le marché en 11 grands secteurs, qui sont les suivants :
- Le secteur de l’énergie, qui comprend les entreprises liées à la production et à la distribution d’énergie fossile (pétrole, gaz) ou renouvelable (éolien, solaire). Exemples : Total, Exxon Mobil, Enel.
- Le secteur des matériaux, qui regroupe les entreprises liées à l’extraction et à la transformation de matières premières (métaux, minéraux, chimie, papier). Exemples : ArcelorMittal, Rio Tinto, BASF.
- Le secteur de l’industrie, qui rassemble les entreprises liées à la fabrication et à la distribution de biens industriels (machines, équipements, transports, défense). Exemples : Airbus, General Electric, Thales.
- Le secteur de la consommation discrétionnaire, qui comprend les entreprises liées aux biens et services non essentiels, dont la demande dépend du pouvoir d’achat des consommateurs (automobile, loisirs, luxe). Exemples : Renault, LVMH, Disney.
- Le secteur de la consommation de base, qui regroupe les entreprises liées aux biens et services essentiels, dont la demande est peu sensible aux variations économiques (alimentation, boissons, hygiène). Exemples : Danone, Coca-Cola, Unilever.
- Le secteur de la santé, qui rassemble les entreprises liées à la fourniture de produits et services médicaux (pharmacie, biotechnologie, équipements médicaux). Exemples : Sanofi, Pfizer, Medtronic.
- Le secteur financier, qui comprend les entreprises liées aux activités financières (banques, assurances, gestion d’actifs). Exemples : BNP Paribas, AXA, BlackRock.
- Le secteur de l’immobilier, qui regroupe les entreprises liées à la propriété et à l’exploitation de biens immobiliers (foncières, promoteurs, agences immobilières). Exemples : Unibail-Rodamco-Westfield, Nexity, Century 21.
- Le secteur de la communication, qui rassemble les entreprises liées aux médias et aux télécommunications (télévision, radio, internet, téléphonie). Exemples : Vivendi, Orange, Facebook.
- Le secteur des technologies de l’information, qui comprend les entreprises liées à la production et à la distribution de produits et services technologiques (logiciels, matériel informatique, semi-conducteurs). Exemples : Microsoft, Apple, Intel.
- Le secteur des services aux collectivités ou utilities, qui regroupe les entreprises liées à la fourniture de services publics (électricité, eau, gaz). Exemples : EDF, Veolia Environnement.
Il existe également d’autres classifications sectorielles, comme celle du FTSE (Financial Times Stock Exchange), qui utilise 10 secteurs, 19 supersecteurs, 41 secteurs et 114 sous-secteurs, ou celle de S&P (Standard & Poor’s), qui utilise 10 secteurs et 24 sous-secteurs.
Chaque classification a ses avantages et ses inconvénients, et il n’existe pas de méthode universelle pour identifier les secteurs boursiers. Il faut donc choisir celle qui correspond le mieux à ses objectifs et à sa stratégie d’investissement.
Comment analyser les secteurs boursiers ?
Une fois que l’on a identifié les secteurs boursiers qui nous intéressent, il faut les analyser pour évaluer leur potentiel de performance et de rentabilité.
L’utilisation d’indicateurs
Pour cela, il existe plusieurs indicateurs à prendre en compte, comme :
Indicateurs | Caractéristiques et utilisation |
Croissance | Il s’agit de mesurer l’évolution du chiffre d’affaires, du bénéfice net, du cash-flow ou du dividende des entreprises d’un secteur sur une période donnée. La croissance peut être historique (basée sur les données passées) ou prévisionnelle (basée sur les estimations futures). Elle permet de juger de la dynamique et de la capacité d’innovation d’un secteur. |
Rentabilité | Il s’agit de mesurer le rapport entre le bénéfice net et le chiffre d’affaires (marge nette), entre le bénéfice net et les capitaux propres (rentabilité des fonds propres) ou entre le bénéfice net et l’actif total (rentabilité de l’actif) des entreprises d’un secteur. La rentabilité permet de juger de l’efficacité opérationnelle et financière d’un secteur. |
Risque | Il s’agit de mesurer la volatilité ou la dispersion des rendements des entreprises d’un secteur par rapport à la moyenne du marché. Le risque peut être mesuré par l’écart-type, le coefficient bêta ou le ratio de Sharpe. Celui-ci permet par ailleurs de juger de la sensibilité et de la stabilité d’un secteur face aux fluctuations du marché. |
Valorisation | Il s’agit de mesurer le rapport entre le prix et le bénéfice (PER), entre le prix et la valeur comptable (P/B), entre le prix et le cash-flow (P/CF) ou entre le prix et le dividende (rendement du dividende) des entreprises d’un secteur. La valorisation permet de juger de l’attractivité et de la cherté d’un secteur. |
Prise en compte des facteurs externes
En plus de ces indicateurs, il faut également tenir compte des facteurs externes qui peuvent influencer la performance des secteurs boursiers, comme :
- L’environnement économique : il s’agit de prendre en compte le cycle économique, la croissance du PIB, l’inflation, les taux d’intérêt, le taux de change, etc. Ces facteurs peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la demande, les coûts, les marges ou les profits des entreprises d’un secteur.
- L’environnement politique : il s’agit de prendre en compte les décisions des gouvernements, les réglementations, les taxes, les subventions, les sanctions, etc. Ces facteurs peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la concurrence, les barrières à l’entrée, les opportunités ou les risques des entreprises d’un secteur.
- L’environnement social : il s’agit de prendre en compte les tendances démographiques, les préférences des consommateurs, les modes de vie, les valeurs, etc. Ces facteurs peuvent avoir un impact positif ou négatif sur l’offre, la demande, la fidélisation ou la réputation des entreprises d’un secteur.
- L’environnement technologique : il s’agit de prendre en compte les innovations, les ruptures, les brevets, les normes, etc. Ces facteurs peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la différenciation, l’avantage concurrentiel, la productivité ou la rentabilité des entreprises d’un secteur.
Les secteurs boursiers les plus rentables en 2024
Pour investir en bourse, il faut choisir des titres financiers qui offrent un bon rendement potentiel. Le rendement est le rapport entre le gain (ou la perte) réalisé sur un titre et le prix d’achat. Plus le rendement est élevé, plus l’investissement est rentable.
Le rendement dépend du secteur d’activité dans lequel évolue l’entreprise ou l’organisation qui émet le titre. Certains secteurs sont plus dynamiques que d’autres, car ils bénéficient de tendances favorables ou d’avantages concurrentiels. D’autres secteurs sont plus stagnants ou plus exposés aux risques.
En 2024, les secteurs boursiers les plus rentables, il y a :
Le secteur technologique :
Ce secteur regroupe les entreprises qui développent ou utilisent des technologies innovantes dans divers domaines (informatique, télécommunications, internet, intelligence artificielle, etc.). Ce secteur est en pleine croissance, car il répond aux besoins et aux attentes des consommateurs et des entreprises. Il bénéficie également d’un fort potentiel d’innovation et d’une forte capacité d’adaptation aux changements. Les entreprises du secteur technologique affichent des performances remarquables en bourse. Par exemple, en 2023, l’action Apple a atteint un record historique à près de 200 $. En 2024, son cours pourrait encore grimper à 220 $ selon les analystes.
Le secteur de la santé :
Dans ce secteur, on peut retrouver les entreprises qui produisent ou distribuent des produits ou des services liés à la santé (pharmacie, biotechnologie, matériel médical, etc.). Ce secteur est en forte demande, car il répond à un besoin vital et croissant de la population. Il bénéficie également d’un fort potentiel de recherche et de développement, qui lui permet de proposer des solutions innovantes et efficaces. Les entreprises du secteur de la santé affichent des rendements élevés en bourse. Par exemple, en 2023, l’action Pfizer a augmenté de 25 % grâce au succès de son vaccin contre le Covid-19. En 2024, elle pourrait encore progresser de 15 % selon les prévisions.
Le secteur de l’énergie :
Les entreprises de ce secteur sont spécialisées dans la production ou la distribution d’énergie (pétrole, gaz, électricité, énergies renouvelables, etc.). Ce secteur est en pleine transition, car il doit faire face aux enjeux environnementaux et aux exigences réglementaires. Il profite d’ailleurs d’un fort potentiel de diversification et de modernisation, qui lui permet de s’adapter aux besoins et aux contraintes du marché. Les entreprises du secteur de l’énergie affichent des rendements intéressants en bourse. Par exemple, en 2023, l’action TTE a gagné 10 % grâce à sa stratégie de réduction des émissions de CO2 et à sa diversification dans les énergies renouvelables. En 2024, le cours de bourse de TotalEnergies pourrait davantage s’apprécier de 5 % selon les estimations.
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Résumé
Les secteurs boursiers représentent des regroupements d’entreprises qui partagent des caractéristiques communes. Il existe plusieurs méthodes pour identifier et classer les secteurs boursiers, comme celle de MSCI, celle de GICS, celle de FTSE ou celle de S&P. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, et il faut choisir celle qui correspond le mieux à ses objectifs et à sa stratégie d’investissement. Pour analyser les secteurs boursiers, il faut prendre en compte plusieurs indicateurs, comme la croissance, la rentabilité, le risque et la valorisation. Il faut également tenir compte des facteurs externes qui peuvent influencer la performance des secteurs boursiers, comme l’environnement économique, politique, social et technologique. L’analyse sectorielle est donc une méthode qui permet d’évaluer la performance et la rentabilité des secteurs boursiers en fonction de différents critères internes et externes. Elle permet ainsi de déterminer quels sont les secteurs les plus prometteurs ou les plus risqués à investir.